En réponse à Jean-Marie Doppagne.
ce 24 décembre 1944, nous habitions dans le haut de la rue HAUTE (au n°101, juste à côté su salon de coiffure LEJEUNE). Je me rappelle fort bien car j’avais 6 ans à l’époque: il faisait nuit et nos parents nous ont éveillés pour que nous assistions au spectacle. En face de la maison, il y avait 3 immeubles dont le principal, au centre, était occupé par la famille WAUCOMONT. Immeuble, je pense du Boerenbond ou d’une Compagnie d’Assurances où travaillait Mr Waucomont (père de Simonne, Madeleine, Bielle et André). Un groupe s’était formé, un sapin illuminé avait été dressé près de la façade et alors… la magie de Noël a joué. De la fenêtre du 1er étage où nos parents nous avaient amenés, nous avons entendus les chants de Noël qui commençaient, timidement d’abord, plus engagés ensuite et finalement très enthousiastes. Des soldats américains cantonnés à Herve formaient l’essentiel du groupe, mais il y avait aussi pas mal de monde du quartier que ces chants avaient tiré de leurs maisons. C’est pratiquement mon premier souvenir de Noël…c’était en 44, la bataille des Ardennes faisait encore rage mais Bastogne encerclé allait être délivré …..en complément à mon commentaire précédent relatif aux soldats américains cantonnés à HERVE (souvenir d’un gosse de 6 ans, la nuit de Noël 1944), je peux encore préciser que nous hébergions à l’époque 2 officiers : le Capitaine MAC ELVE (d’origine irlandaise) et un Lieutenant…dont j’ai oublié le nom. Ils logeaient dans la même chambre au 2ème étage (nous étions 5 enfants et il y avait aussi à la maison en plus de mes 2 parents, une tante célibataire: Marguerite FAUCONNIER, ancienne religieuse des Sœurs… de la Miséricorde (?)).
L’attribution des chambres s’était effectuée par le Capitaine Lambert JACOB, de l’armée belge, un hervien époux de Marthe Smets dont le fils Alain-Guy était d’ailleurs dans ma classe de première primaire. Le Capitaine remplissait le rôle d’Officier de liaison avec les troupes américaines et à ce titre, il était passé dans toutes les maisons susceptibles de pouvoir héberger un ou plusieurs officiers. A l’école des Frères , nous l’avions vu passer d’ailleurs peu après la rentrée scolaire et il nous avait impressionné par son uniforme et par son “How do you do, boys” qui précédait son entrée dans la classe (Alain-Guy aussi était doué pour le théâtre et fit d’ailleurs carrière sur les planches liégeoises et bruxelloises…mais je l’ai perdu de vue) .
Chez mes cousins GERON, à la Pharmacie en Potiérue, étaient également logés 2 officiers…et l’un d’eux était prof d’unif aux USA (enrôlé sans doute contre son gré dans cette guerre où il ne se sentait pas vraiment l’âme d’un héros!). Les troupes cantonnées à Herve étaient des troupes au repos et lorsque les bruits de la Bataille des Ardennes ont gagné le cantonnement, avec le risque de devoir faire mouvement vers ce nouveau front et d’essuyer le feu de l’ennemi…cet officier a dû être emmené à l’hôpital militaire pour une balle qu’il s’était tiré dans le pied “en nettoyant son arme” !
( DELVAUX Jean )