Eugène Cupers dispose d’un magasin situé dans l’actuelle rue du Centre.
Le 6 août 1914, le magasin d’Eugène est envahi. A son comptoir, toute une horde de casques à pointe exige alcool, cigares et nourriture. Profitant du rassemblement, il tente de partir. Trop tard, c’est la fusillade. Les soudards brisent à coups de hache les volets et les vitrines de chez Rahier et jettent par les embrasures des pastilles incendiaires.
Eugène s’empare de quelques valeurs qu’il a sous la main, cherche fièvreusement à se cacher, puis est tout heureux de pouvoir se dérober dans le fumoir à viande du voisin. Après quelques heures , la maison commence à brûler et le malheureux ne peut plus tenir dans cette position. Il risque une nouvelle sortie, mais sur le trottoir, il est accueilli par la mitraille. Rentrant dans sa maison en flammes, il traverse le rez-de-chaussée, la cour, franchit le fossé tant bien que mal et finit par pouvoir se dissimuler dans les prairies.
En face, le fontainier Ernest Christiane est descendu dans le puits communal. Il entend le rugissement du feu dévorer les fenils des fermes avoisinantes et les étages des maisons s’effondrer. Il restera ainsi blotti dans le noir et l’humidité pendant quatre heures avant de pouvoir en sortir.