L’origine de cette église semble provenir d’une légende : vers l’an 1730, à la lisière de la forêt, se dressait une petite maison occupée par un couple de tisserands. Cette modeste demeure était connue dans toute la région sous le nom de « Maison de bois ». Ce couple vivait honnêtement du produit de son travail et, chaque samedi, Marguerite Biet, la femme de notre tisserand, conduisait à Verviers l’ouvrage exécuté durant la semaine. Le salaire reçu suffisait à leur subsistance.
Marguerite était aussi bonne chrétienne et son unique plaisir était d’assister tous les dimanches à la messe à Herve. Mais la route était longue et les chemins difficiles en hiver. Souvent, à son retour de la messe, elle s’écriait : « O mon Dieu, si nous étions riches, bientôt ici nous aurions une chapelle et un ministre du Seigneur pour y célébrer les Saints Offices ». Or, un événement inattendu réalisa enfin les voeux de cette pieuse femme.
Un samedi, comme de coutume, Marguerite se rendit à Verviers et reçut en contrepartie du travail de la semaine plusieurs rouleaux destinés à contenir de la monnaie de cuivre. Or, surprise, ces rouleaux contenaient des pièces d’or. Aussitôt, elle se rendit le dimanche chez le fabricant qui, honnête dans ses affaires, lui répondit : « Marguerite, ici, on ne se trompe jamais dans le paiement; c’est bien de la monnaie de cuivre que je vous ai donnée hier et s’il s’y trouve des pièces d’or, vous pouvez les conserver ». Au comble de la joie, elle demanda l’autorisation de bâtir une chapelle à côté de sa demeure.
Et c’est ainsi que nous trouvons dans les archives une lettre datée du 6 mars 1731 demandant l’autorisation d’édifier une chapelle au milieu du hameau « les maisons bois et bruyères ». Une réponse positive ne tarda pas à arriver et la chapelle fut dédiée à Saint Antoine de Padoue et à Sainte Elisabeth. Dès 1840, une église fut élevée et en 1887, une tour fut ajoutée à l’édifice.