On cherche des photos ou documents pour étayer et compléter l’historique de l’abattoir de Charneux.
La parcelle concernée se localise dans le centre ancien de Charneux, rue des Juifs (parc. cad. : Herve, 2e Div., Sect. B, no 502r ; coord. Lambert : 251527 est/151997 nord), et a été longtemps occupée par un abattoir. Ce bâtiment aurait été construit à la fin du 19e siècle (Schnackers, 1964, p. 191) et aurait servi durant près d’un siècle. L’abattoir est racheté par la commune de Herve au début des années 1990 et démoli à la même époque. Le site est ensuite laissé à l’abandon jusqu’en 2012, époque à laquelle la commune décide de réaménager le lieu en parking, terrains de pétanque et espace public. C’est dans le cadre de l’exécution de ces travaux qu’un suivi archéologique a été réalisé du 23 avril au 2 mai 2012 par le Service de l’archéologie de Liège.
La parcelle se situe contre le cimetière emmuraillé de l’église Saint-Sébastien. Cette dernière a été bâtie en plusieurs phases en lieu et place d’une chapelle mentionnée vers 1300 et érigée en paroisse en 1380. La bénédiction du chœur de l’église eut lieu en 1443 et la consécration de l’édifice fut célébrée en 1616. De nombreuses croix funéraires des 16e -18e siècles sont érigées dans le cimetière. Les textes nous apprennent que le mur du cimetière a été restauré en 1712-1713, reconstruit en moellons en 1844 et à nouveau restauré en 1957. Il compte des dizaines d’anneaux destinés, jadis, à attacher le bétail lors de la foire annuelle de la Sainte-Catherine. Le terrain descendait en pente douce du cimetière emmuraillé vers la rue des Juifs. Des terrassements ont été réalisés sur toute la surface de la parcelle, soit environ 1 500 m². Le décapage fut superficiel, excepté sur 200 m² au centre et contre le mur du cimetière où le décapage a atteint 0,85 m maximum de profondeur. Seul le quart sud-ouest de la parcelle présentait encore un intérêt archéologique, le reste du terrain ayant été remanié par la construction puis la démolition de l’abattoir. Dans la zone non remaniée, le décapage superficiel laissait apparaître directement le substrat en place, un limon argileux à charge silexitique. À hauteur du chœur de l’église, contre le mur du cimetière, plusieurs structures ont entaillé la pente naturelle et témoignent de trois phases d’aménagements attribuables aux époques moderne et contemporaine. Une tranchée de fondation de 0,65 m de largeur et conservée sur une longueur de 2,40 m à partir du mur du cimetière atteste d’une première phase d’aménagement. Trois lambeaux de murs, constitués tantôt de moellons tantôt de briques, de même épaisseur (0,30 m) et de même orientation, sont ensuite implantés ; leur tracé correspond à trois limites de parcelles représentées sur le cadastre primitif de Charneux datant de 1826. Un pavement de briques occupe le fond d’une parcelle (no 499) tandis qu’un bac cimenté est présent dans l’angle sud-est d’une seconde (no 505). Enfin, des fragments de murs de briques liés avec un mortier jaune sableux, un pavement composé de grandes dalles de ciment et une petite cavité en briques cimentées et rebouchée au gravier stabilisé attestent d’une troisième phase, assez récente. Côté est, l’angle aigu formé par deux têtes de murs semble appartenir au quai de déchargement de l’ancien abattoir. Le suivi archéologique fut limité et ne révéla aucune structure antérieure au 18e siècle. Les deux premières phases matérialisent sans doute les limites parcellaires et les aménagements des jardins des anciennes maisons bâties aux 18e et 19e siècles. La troisième phase correspondrait aux vestiges arasés de l’ancien abattoir. » Service de l’Archéologie de la Direction extérieure de Liège 1 (DGO4 / Département du patrimoine) «