JULEMONT – Evénements d’août 1914 – Compte-rendu par Gustave Somville (Journaliste)

JULÉMONT A FEU ET A SANG

La présomption.

Julémont est une des premières communes belges qui s’offraient à l’armée allemande marchant sur les forts de Barchon et d’Evegnée. C’est un autre Berneau : l’on n’y trouve plus âme qui vive. Deux bâtiments seulement (la maison du garde champêtre et une école libre) ont été épargnés par le feu.

Ici encore le pillage a précédé l’incendie : meubles, vaisselles, linges étaient partis pour la frontière. Le prétexte est toujours le même: on a tiré…

Des coups de fusil éclatent dans la nuit. D’où partent-ils? La question doit se poser. Entre des milliers d’hommes en armes d’une part, et une centaine de familles tremblantes et désarmées d’autre part, la présomption n’est pas douteuse : en l’absence de fait contraire et de preuves, il est présumable que ce sont les soldats qui ont tiré : ils y sont excités et intéressés, et les civils point, tant s’en faut! Eh bien! la présomption, partout les Allemands l’ont établie à l’encontre de cette évidence.

A Julémont, dans ce village naguère heureux, aujourd’hui lugubrement désert, ont été lâchement assassinés :

Jean Ruwet, né en i844 ;

Pierre Beyers, né en 1847;

Olivier Leens, né en 1857;

Hubert Frédéric, né en 1857 ;

J.Lambert Fransen, né en 1858 ;

Walthère Borguet, né en 1862;

Martin Pauchenne , né en 1864 ;

Jean Biémar, né en 1875;

Toussaint Dethioux, né en 1887;

Pierre Ruvet, né en 1887 ;

Pierre Arnolis, né en 1895 ;

Edouard Becker, né en 1900.

Les autres habitants ne durent leur salut qu’à la fuite : les barbares attrapèrent ces quelques hommes, entre autres des vieillards.

Gustave Somville

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